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Mardi 27 juin 2017 – 9h00 à 18h30
Pavillon R - Niveau métro – R-M130, R-M140, R-M150
Ce colloque interpelle tous les acteurs du domaine de l’éducation et de la formation relatives à l’environnement et autres champs associés qui œuvrent dans le domaine de la recherche, à titre de spécialistes ou de collaborateurs, ou qui souhaitent formuler des attentes ou partager des observations à propos de la recherche concernant leur action éducative.
Parmi les champs associés, signalons l’éducation à l’écocitoyenneté, l’éducation à la santé environnementale, l’éducation à la justice environnementale, l’éducation au (pour le) développement durable, l’éducation « plein air », la formation en agroécologie, la communication environnementale, l’interprétation du patrimoine, l’écopsychologie, et autres.
20 ans après le premier Colloque international francophone de la recherche en éducation relative à l’environnement, tenu dans le cadre du premier Forum Planet’ERE (Montréal, 1997), cet événement invitera les participants à porter un regard descriptif, interprétatif et critique sur ce champ de recherche, à en cerner les défis et les enjeux, et à entrevoir des avenues de cheminements critiques et féconds.
Le Colloque accueillera plus de 30 communications orales et par affiches : des chercheurs de divers horizons, engagés dans le champ de l’éducation relative à l’environnement, présenteront leurs réflexions, projets, démarches, résultats et perspectives de recherche.
Nous aurons également le plaisir d’accueillir deux conférenciers invités,
témoins privilégiés du rôle social de la recherche en éducation relative à l’environnement :
Yves Girault, Museum d’Histoire naturelle de Paris
La recherche contemporaine en éducation relative à l’environnement au sein de la Francophonie : où en est-on?
Maritza Torres, Universidad Distrital de Bogota et Responsable du Programme national d’éducation relative à l’environnement de Colombie
Le développement d’une politique nationale d’éducation relative à l’environnement : un processus de recherche collaborative
Lucie Sauvé, responsable, UQAM
Jérôme Lafitte, coordonnateur, UQAM
Vincent Bouchard-Valentine, UQAM
Isabel Orellana, UQAM
Diane Pruneau, Université de Moncton
Carine Villemagne, Université de Sherbrooke
Accueil, petit-déjeuner, kiosques
Lucie Sauvé, Directrice du Centr’ERE, UQAM
Jérôme Lafitte, Doctorant en cotutelle en éducation, Centr’ERE-UQAM, et en géographie, Laboratoire Géode-Cnrs, Université Toulouse 2 Jean Jaurès
Yves Girault, Professeur, Muséum National d’Histoire Naturelle (Paris, France) Chercheur au Centr’ERE
Cette communication, structurée en quatre parties, propose de façon explicite un « point de vue » sur les recherches francophones contemporaines en ERE. Nous souhaitons présenter une mise en perspectives de certains travaux, ce qui nous conduira à proposer quelques nouveaux horizons pour les recherches futures. Nous contextualiserons tout d’abord les recherches en cours en prenant en compte quelques éléments montrant l’évolution des enjeux économiques et géopolitiques des problématiques environnementales. Nous montrerons par la suite qu’en termes de finalités, les recherches francophones en ERE ont bien évolué depuis les années 1990; elles se structurent néanmoins toujours de façon dichotomique dans le prolongement des travaux de Muir et Pinchot. Ainsi, un premier groupe de chercheurs s’intéressent de façon plus spécifique à la construction d’une identité écologique alors que d’autres, et les plus nombreux, se focalisent sur des travaux ayant pour finalités le développement de l’émancipation, de la responsabilité, de l’engagement pour in fine participer à la résolution de cette crise environnementale. Nous illustrerons ce point de vue en présentant 4 avenues de recherche qui nous semblent à ce jour les plus développées et en terminant, nous soumettrons quelques nouvelles perspectives pour des travaux à venir.
COMMUNICATIONS EN PLÉNIÈRE |
ANIMATION : Gaston Pineau, Chercheur émérite au Centr’ERE
Carine Villemagne, Professeure, Faculté d’éducation, Université de Sherbrooke, Chercheure au Centr’ERE
Dans le contexte d’une crise socioécologique majeure d’une gravité historique, il serait légitime de penser que l’éducation relative à l’environnement (ERE) des adultes soit considérée comme une priorité. En effet, les adultes, citoyens, consommateurs, mais aussi décideurs d’aujourd’hui, se trouvent au front du changement majeur qui s’impose et qui fait appel à des solutions créatives pour contrer la dégradation de leurs conditions de vie et d’existence. Mais comment ? En transformant les rapports de domination et d’exploitation qui unissent les adultes à leur environnement, ce qui constitue le coeur de l’ERE des adultes dans une perspective écocitoyenne. Si les écrits théoriques qui concernent l’ERE des adultes sont dans l’ensemble peu nombreux, il apparaît pourtant que plusieurs travaux ont été récemment réalisés par des chercheurs francophones canadiens. À partir d’une courte recension documentaire (publications de chercheurs, thèses et mémoires d’étudiants depuis 2000), notre communication proposera une caractérisation critique de la recherche dans la Francophonie canadienne ayant pour objet l’ERE des adultes. Notre analyse dressera un portrait des problématiques en jeu, des finalités de recherche, des types d’adultes ciblés, du modèle de recherche choisi (épistémologie et méthodologie) et des courants théoriques convoqués en ERE (cadre théorique), se dégageant de notre corpus d’étude. Les tendances mises en évidence seront discutées, voire confrontées aux orientations théoriques et pratiques suggérées par les auteurs clés de la recherche en ERE des adultes.
Audrey Dahl, Professeure, Département d’éducation et formation spécialisée, UQAM
Jérôme Lafitte, Doctorant en cotutelle en éducation, Centr’ERE-UQAM, et en géographie, Laboratoire Géode-Cnrs, Université Toulouse 2 Jean Jaurès
En 1982 était publié Apprendre: une action volontaire et responsable, rapport faisant suite à la Commission d’étude sur la formation professionnelle et socioculturelle des adultes. Le but de ce rapport était d’énoncer une politique globale de l’éducation des adultes. Parmi les recommandations proposées, peu touchent à l’éducation relative en environnement, un champ en émergence à l’époque. Cependant, la protection de l’environnement est évoquée, plusieurs recommandations concernent la participation de l’adulte dans sa région, sa communauté et la question de la conscientisation de l’adulte dans son rapport au milieu en tant que cadre de vie. Dans ce rapport, l’éducation des adultes insiste sur le rôle citoyen de l’adulte-apprenant, mais aussi la diversité des dimensions à considérer. Le cadre conceptuel proposé pour l’éducation des adultes a comme principe directeur la démocratisation qui s’articule autour du développement du potentiel humain. Les orientations du cadre conceptuel sont l’accessibilité, la transformation et la participation des acteurs/trices. Or ces éléments sont communs à l’éducation relative en environnement. En effet, ce champ éducationnel place le développement intégral de la personne au coeur de la relation avec l’environnement. Par ailleurs, la dimension politique est omniprésente, notamment par l’écocitoyenneté. Celle-ci cherche à susciter l’implication des acteurs/trices dans un processus de changement social menant à une prise en charge individuelle et collective de l’environnement et à un rapport à l’environnement plus harmonieux. À la lumière de la relation entre ces deux champs éducationnels, quelles perspectives envisager en termes de développement de recherche à enjeux politique et pragmatique, considérant la dynamique d’institutionnalisation que ces champs partagent ?
Gina Thésée, Professeure, Département de didactique,Chercheure au Centr’ERE, UQAM
Paul Carr, Professeur, Département des sciences de l’éducation, Université du Québec en Outaouais – UQO ; Chercheur au Centr’ERE
Cette communication fait écho au quatrième objectif du colloque : « Caractériser les contraintes et les enjeux liés à la production et à la diffusion de la recherche en éducation relative à l’environnement en Francophonie ». Nous abordons la Francophonie, non seulement comme un espace transnational, dans sa diversité géopolitique, ethnique, raciale, culturelle et linguistique, mais surtout, comme un « univers néocolonial » doublé d’un « univers épistémologique » complexe, polarisé et paradoxal. Nous partons du principe que ce vaste ensemble colonial présente une grande diversité épistémologique qui s’exprime, d’une part, dans les rapports sociaux (rapports à soi, à l’Autre et au monde), et d’autre part, dans les rapports épistémologiques (rapports au savoir, à l’éducation et à la recherche). L’étude des rapports sociaux (à soi, à l’autre et au monde) est associée au concept d’environnement colonial tandis que l’étude des rapports épistémologiques (au savoir, à l’éducation et à la recherche) est associée au concept de colonialisme environnemental. L’« environnement colonial » désigne une approche sociologique de la francophonie qui conçoit certaines vulnérabilités sociales comme des prolongements des colonialismes. Le « colonialisme environnemental » désigne une approche écologique de la francophonie qui conçoit certaines vulnérabilités environnementales comme des prolongements des colonialismes. La discussion portera sur la possibilité d’une Francophonie environnementale.
ANIMATION : Michel Leger, professeur, Département d’enseignement au primaire et de la psychopédagogie, Université de Moncton, Chercheur au Centr’ERE
Olivier Sigault, Professeur en sciences sociales et gestion de l’environnement, Ministère de l’Agriculture; Chargé de cours; Laboratoire MICA (Médiations, Informations, Communications, Arts), Université de Bordeaux Montaigne
Cette communication propose d’interroger les effets de la recomposition de la société française qu’entraînent les mutations rapides du capitalisme sur le mouvement associatif, en particulier celui qui promeut « l’éducation au développement durable ». Nous verrons que cette redéfinition des référentiels associatifs s’inscrit dans la production de nouveaux effets de langage. Mais aussi dans des démarches dites « éducatives » souvent inféodées à la demande du politique et des entreprises qui financent plus ou moins directement ce type d’actions à travers le développement d’un « social bizness » issu du modèle nord-américain. Ces nouvelles pratiques associatives sont de plus en plus destinées à légitimer un nouveau modèle de production, voire d’aliénation, fondé sur le « greenwasching », le « verdissement » de l’économie néolibérale, et la « sécularisation » du néocapitalisme de projet. C’est le cas en particulier dans le cadre de l’apparition de ce nouveau secteur (néo) associatif porteur de nouvelles pratiques de communication que nous qualifierons de « digitalisées » et qui s’avèrent aujourd’hui être très présentes dans le domaine de l’éducation au développement durable et à destination des différents types de publics. Il s’agit d’un domaine où désormais le numérique joue un rôle majeur dans la diffusion et la communication d’actions souvent dématérialisées, voire même désincarnées, et qui ont pourtant vocation à « sensibiliser » le public aux différentes problématiques environnementales.
Lyne Lefebvre, Professeure, École de design, Chercheure au Centr’ERE, UQAM
L’univers est un monde d’innovations, de création. La curiosité face à ce qui nous entoure et dont nous faisons partie, notre environnement, est une intarissable source d’inspiration. Le design est un processus, une façon de concevoir, de communiquer, de penser, de sensibiliser et d’agir, qui fait appel à un examen critique des réalités contemporaines au regard d’une éducation à l’environnement de même qu’à une responsabilité écocitoyenne. Nous abordons le potentiel de contribution éducative, active et créative du design à l’ERE. L’éducation en design peut toucher l’obsolescence, le biomimétisme, la culture durable, tout comme la communication par le biais de campagnes de sensibilisation. La portée et les responsabilités éducatives, créatives et écosociales du design sont manifestes. D’autre part, l’importance de donner espoir pour résoudre des problèmes urgents qui semblent sans issue, portants sur des enjeux actuels, tout en évitant un discours catastrophiste ressort de diverses études. Afin de participer à promouvoir l’éducation en matière d’environnement et d’écocitoyenneté, nous examinons le potentiel de l’éducation en design conjuguée à l’éducation relative à l’environnement, en tant qu’outil de sensibilisation, de prise de position et de mobilisation face à ces enjeux. Une approche de design écosocial est proposée : le Design’ERE.
Charlène Bélanger, doctorante en sciences de l’éducation, Université du Québec à Montréal
Anik Meunier, Professeure, Département de didactique, Chercheure au Centr’ERE, UQAM
Patrick Charland, Professeur, Département de didactique, Chercheur au Centr’ERE , UQAM
Cette recherche prend racine dans le contexte sociopolitique contemporain, où la surpopulation et la surconsommation des ressources naturelles menacent l’équilibre planétaire. Dans ces circonstances, les approches par questionnement socioscientifique (QSS) sont étudiées à l’école pour leur potentiel à former des citoyens responsables, capables de prendre des décisions face à ces questions complexes et multidimensionnelles. Face aux QSS, les élèves se trouvent le plus souvent en situation de dépendance épistémique vis-à-vis des personnes qui détiennent les preuves et les données qui sont invoquées dans leur argumentation. Pour y recourir, ils doivent d’abord apprendre à exploiter de manière critique diverses sources informationnelles expertes ou médiatiques. Dans cette communication, nous présenterons des résultats obtenus dans le cadre d’une recherche doctorale s’intéressant au développement cognitif d’élèves du secondaire placés dans une situation de prise de décision face à une QSS de nature environnementale. Le développement des pratiques critiques et argumentatives des élèves en situation sera décrit et analysé suivant les trois plans du cadre d’analyse de l’activité socioculturelle de Rogoff (2008). Nous terminerons en proposant quelques pistes de réflexion dans le contexte plus spécifique de l’éducation relative à l’environnement.
Outre cette période d’interaction avec les auteur.e.s, les affiches seront exposées jusqu’à 19h
Ivan Avaca, Doctorant en éducation, UQAM
La municipalité de Tláhuac (Mexique) se caractérise par la présence d’un ensemble de problèmes socio-environnementaux ratissant un large spectre : entre autres, l’insécurité, la qualité de l’air, le transport et l’urbanisation non planifiée. Un groupe de participants a été réuni dans le but de former une communauté d’apprentissage (CAP) soucieuse de répondre à ces problématiques par une méthodologie de recherche-action. Cette recherche de maîtrise, conclue en 2016, poursuivait les objectifs principaux suivants : décrire et caractériser la structure, le fonctionnement et la dynamique d’une pratique de communauté d’apprentissage en milieu communautaire de la région de Tláhuac ; identifier les conditions et les facteurs favorables au déploiement de la stratégie de communauté d’apprentissage en éducation relative à l’environnement dans le milieu communautaire mexicain de l’arrondissement de Tláhuac. Les résultats obtenus mettent en évidence le sens de cette pratique pour ses membres et leur compréhension des concepts d’éducation, d’environnement, d’éducation relative à l’environnement et de communauté d’apprentissage. Ils nous permettent d’explorer en profondeur la dynamique d’une communauté d’apprentissage dans un contexte socio-environnemental particulier et d’apporter des pistes pour de futures recherches similaires. Nous posons la question : quels sont les enjeux et défis liés au processus de mise en oeuvre d’une communauté d’apprentissage pouvant enrichir l’apprentissage ?
Virginie Boelen, Étudiante à la maîtrise en éducation, UQAM
En 2000, dans un contexte socioculturel empreint d’une double rupture avec la nature et la « spiritualité laïque », le ministère de l’Éducation du Québec crée un service éducatif complémentaire, suite à l’article 36 de la Loi sur l’instruction publique qui stipule de « faciliter le cheminement spirituel de l’élève afin de favoriser son épanouissement » dans une institution désormais non confessionnelle, avec des animateurs de vie spirituelle et d’engagement communautaire (AVSEC) qui utilisent souvent la nature pour aborder la dimension spirituelle avec les jeunes. La question centrale de cette recherche est de savoir, au sein des écoles québécoises, quelles sont les caractéristiques des actions mises en oeuvre par ces AVSEC pour aborder la dimension spirituelle avec les jeunes, dans leur rapport avec la nature, selon une perspective d’éducation relative à l’environnement ? Une étude de cas multiples sera menée sur une dizaine d’AVSEC au moyen d’entretiens individuels et de groupe. Il s’agira d’apporter des connaissances théoriques et pratiques sur un élément central du programme de formation de l’école québécoise, « la construction d’une vision du monde » (MEQ, 2006), traitant d’un sujet de fond qui participe à la construction de l’être dans son rapport au monde en lien avec son milieu de vie. Il sera question d’apporter des avenues pédagogiques pour enrichir l’action éducative des AVSEC dans leur rôle d’animateur de vie spirituelle et d’engagement communautaire et possiblement la création d’un programme universitaire de formation initiale ou continue.
Vincent Bouchard-Valentine, Professeur, Département de musique, Chercheur au Centr’ERE, UQAM
Magali Babin, Artiste sonore, Doctorante en études et pratique des arts, Faculté des arts, UQAM
Laurence Brière, Professeure associée, Centr’ERE, UQAM
Dans son acception la plus simple, la balade sonore est une marche silencieuse durant laquelle le promeneur fixe son attention sur la dimension sonore de l’environnement. D’abord introduite dans les travaux du World Soundscape Project au début des années 1970, cette stratégie d’exploration du lieu a par la suite connu un développement remarquable à mesure que les sound studies, les arts sonores et la technologie mobile se sont répandus. Aujourd’hui, l’expression « balade sonore » renvoie à une diversité de pratiques culturelles, artistiques et scientifiques : promenade sonore, balade sonore, parcours audio-sensible, etc.
Yong A. Cho, Étudiant à la Maîtrise en environnement et développement durable - Spécialité développement communautaire et éducation, Université de Montréal
Le rôle de l’éco-leader est d’exercer un leadership lié aux enjeux du développement durable au sein de son entourage. Les éco-leaders deviennent des agents de liaison entre les acteurs centraux du développement durable et la communauté universitaire. Afin de créer une communauté d’éco-leaders durable et cohésive, les éléments-clés du développement communautaire ont été recherchés et divisés en 3 catégories : éducation au développement durable, sentiment d’appartenance, empowerment (autonomisation). Les membres de cette communauté – 10 étudiant(e)s et 12 employé(e)s) – ont participé à 2 réunions par session et à des discussions en ligne. Les thèmes abordés sont les suivants: Charte de la Terre, Biodiversité, Marketing socio-communautaire, Communication, Transport, Énergie, Déchet, Achat. Une discussion critique de cette expérience montre que le morcellement (physique, administratif, psychologique) des campus d’une grande institution universitaire est un obstacle pour réunir les membres de différents départements. Les recherches analysées n’abordent pas la dimension du temps. Il est difficile d’estimer ou de suggérer l’échéancier d’un développement communautaire. Que pouvons-nous faire pour contrôler le temps nécessaire pour éduquer au développement durable et pour développer le sentiment d’appartenance et l’empowerment? Comment évaluer la dynamique entre les éléments-clés pour maximiser la synergie ?
Maelle Dufrasne, Animatrice dans le secteur de l’environnement, Belgique
NOWATERA est un serious game développé pour les élèves du secondaire et qui a pour but de les sensibiliser et d’accroître leur connaissance des mécanismes qui entrent en jeu dans la préservation de la biodiversité. Le jeu met en scène une exoplanète possédant des écosystèmes comparables à ceux de la planète Terre. Il pousse l’élève à entrer dans une démarche déductive sous le couvert de plusieurs missions. Celles-ci sont sélectionnées par l’enseignant en fonction des enseignements et des connaissances à acquérir en lien avec les programmes de l’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les décisions du joueur ont un impact sur l’environnement et les personnages de l’histoire. Au terme de chaque scénario, l’élève jauge la pertinence de ses choix par l’étude des indicateurs de services écosystémiques. Des actions sur le terrain telles que des observations naturalistes et des expériences sont favorisées afin d’ancrer l’apprentissage dans la réalité. Durant cette année scolaire, nous enquêtons auprès des élèves et des enseignants afin de déterminer si ce jeu facilite les apprentissages d’une réalité complexe et mène la réflexion sur les choix de gestion des espaces naturels. Notre évaluation porte également sur la pertinence de l’auto-évaluation par les indicateurs de services systémiques. Ce choix permet- il aux jeunes de se situer comme acteur de son environnement et élément du système ?
Shawn Martin, Étudiant à la Maîtrise en études de l’environnement, Université de Moncton
Michel T. Léger, Professeur, Département d’enseignement au primaire et de psychopédagogie, Université de Moncton, Chercheur au Centr’ERE
Le changement climatique est l’un des problèmes environnementaux les plus importants de notre temps. La grande majorité des recherches sur le sujet attribuent le changement du climat aux activités énergivores de l’être humain. Or, selon de nombreuses recherches, la population canadienne semble manifester une intention collective d’adopter des modes de vie écologiques. Comment donc faire pour passer de l’intention à l’action? Notre étude cherche à répondre à cette question en explorant les effets possibles des réseaux sociaux comme Facebook sur l’adoption de comportements en contexte de famille. Spécifiquement, nous partageons les résultats d’une étude de cas multiples auprès de 14 familles de Dieppe, au sud-est du Nouveau-Brunswick, qui ont essayé de changer leurs habitudes de consommation d’énergie à la maison pendant quatre mois. Ces familles, regroupées dans un groupe fermé Facebook, se sont partagé des conseils pour réduire leur facture d’électricité à la maison, c’est-à-dire leur consommation d’énergie en kilowatt/heure. Ils ont aussi profité de conseils réguliers d’une famille déjà expérimentée en matière de conservation d’énergie. La présente communication cherche à décrire l’activité sur Facebook des familles participantes. Les résultats de notre étude contribuent à mieux comprendre le rôle des réseaux sociaux numériques comme élément possible de solution dans la lutte vers la conservation énergétique.
Maritza Torres Carrasco, Professeure, Universidad Distrital de Bogota, Colombie; Responsable du Programme national d’éducation relative à l’environnement; Chercheure émérite au Centr’ERE
Le champ de l’éducation relative à l’environnement (educación ambiental) en Colombie a pu se structurer et se développer autour d’une Politique nationale, élaborée dans une dynamique participative et dans un processus continu de recherche-formation. Les principaux concepts-clés qui fondent cette initiative sont les suivants: l’éducation relative à l’environnement comme processus d’émancipation et de transformation sociale; une politique publique comme construction collective émergente, nécessaire à l’institutionnalisation; l’appropriation contextuelle de la politique comme potentiel d’empoderamiento; la formation des acteurs comme dynamique de recherche-action; la recherche comme posture de lecture critique de réalités complexes et comme dimension réflexive de l’action éducative. Des discussions émergent autour de la Politique nationale d’éducation relative à l’environnement en Colombie, en particulier en ce qui concerne sa réalité nationale versus la singularité des réalités locales. À partir de l’expérience colombienne, de nos réalisations et des enjeux que nous avons rencontrés, nous partagerons ainsi certains éléments conceptuels et stratégiques espérant qu’ils puissent apporter un éclairage utile au processus d’institutionnalisation de l’éducation relative à l’environnement dans d’autres pays.
Communication axées sur l’objectif 3
Animation : Carine Villemagne, Professeure, Faculté d’éducation, Université de Sherbrooke; Chercheure au Centr’ERE
Raul Rodarte Garcia, Docteur en géographie, Professeur au département de science politique et l’administration publique, Universidad Autónoma del Estado de Hidalgo (UAEH)
Compte tenu de la crise capitaliste mondiale, le concept de développement créé dans ce système doit changer. Le capitalisme dirige l’éducation vers la capacitation technique et non vers l’humanisation scientifique. Une telle direction éducative rend difficile toute alternative, en ce sens que le capitalisme entraîne le monde vers un abîme social et environnemental. Les relations économiques témoignent déjà de contradictions insurmontables, qu’il s’agisse de la part de richesse possédée par un pour cent de la population, ou de la possession et de la destruction des ressources naturelles. En effet, la nature montre des symptômes d’épuisement qui ouvre sur un futur inquiétant. Aussi l’humanité doit créer une autre conception de la nature, différente de l’idée de « corne d’abondance » infinie qui fournit généreusement ses ressources à l’humanité. Par ailleurs, même les éléments naturels que nous considérons comme des « ressources renouvelables » font l’objet de destructions qui contredisent les avantages économiques supposés. Il convient de reformuler en ce sens, le concept de la coexistence entre la nature et l’humain. Cela suppose une reformulation scolaire de l’idée d’environnement en tant que maison à préserver, restaurer et se réapproprier pour vivre en pensant à l’avenir. Cette recherche est centrée sur les problèmes de relation à la nature et à l’environnement. Dans cette perspective, nous avons entre autres étudié et comparé les textes de géographie et de sciences naturelles destinés aux élèves du primaire pour détecter les problèmes et les lacunes dans l’enseignement en ce qui concerne la nature et l’environnement.
Louise Morand, Docteure en éducation, Université McGill; Chargée de cours en éducation artistique, UQAM; Enseignante de musique au primaire
L’essayiste Naomi Klein suggère que ce n’est pas par égoïsme et cupidité que bon nombre de personnes choisissent le déni et la passivité face à la crise climatique. Ce serait plutôt par accablement, sentiment d’impuissance. Elle écrit : « Après tout, nul ne devrait avoir à affronter seul la fin du monde que nous vivons actuellement ». Les chercheurs et les intervenants du milieu de l’éducation ne sont pas différents des citoyens en général face à la menace qui pèse sur notre avenir. Le phénomène psychologique du déni doit nous interpeler. Le déni en éducation n’est pas seulement le fait d’enseignants et de directions d’école. Il concerne les parents, les enfants et toute la hiérarchie professionnelle. Dans ce contexte, comment intervenir comme chercheurs et comme enseignants? Quelles sont les voies de la recherche en éducation relative à l’environnement pour ouvrir les coeurs et les regards? Comment vaincre le déni face aux transformations nécessaires et urgentes qui s’imposent. Cette communication veut offrir des exemples de réussites, des analyses et pistes de réflexion pour la recherche et l’enseignement, découlant d’expériences menées dans le milieu scolaire au primaire où le déni est un enjeu important.
Nancy Molano, Doctorante en Éducation, UQAM
La précarité socio-économique, la pauvreté et l’exclusion sociale sont des phénomènes qui reflètent une société en changement dû aux écarts entre riches et pauvres, au déplacement des populations qui veulent échapper aux situations de risque, aux nombreuses situations d’iniquité sociale et d’iniquité environnementale, entre autres. En ce sens, il s’avère important de se questionner par le rôle de l’éducation relative à l’environnement (ERE) à l’école et sa contribution au développement de compétences dans le savoir « être », savoir « faire » et savoir « agir », des communautés qui habitent dans des milieux défavorisés et vulnérables. Ces compétences pourraient se manifester entre autres par le renforcement de la solidarité et la cohésion communautaire, la prise de décisions et la stimulation des actions de résistance et de recherche de solutions face aux situations qui affectent l’environnement et la qualité de vie des personnes. La recherche en cours s’intéresse aux particularités de l’ERE à l’école en milieu défavorisé dans deux contextes contrastants : Bogota, une ville d’un pays dit en voie de développement et Montréal, une ville d’un pays développé. Dans les deux cas, il existe une longue et riche trajectoire de développement de l’ERE, mais on connaît très peu son déploiement en milieux défavorisés. Ainsi donc, la recherche porte sur les pratiques des acteurs en ERE, leurs représentations et les défis, les limites et les enjeux des pratiques au regard des besoins et de la réalité des écoles en milieu défavorisé.
Communications axées sur les objectifs 1, 2 et 4
Animation : Isabel Orellana, Professeure, Département de didactique, Chercheure au Centr’ERE, UQAM
Ghada Touir, Professeure, Université Concordia
Les développements récents d’Internet ont entraîné de nombreux changements dans les pratiques de communication des acteurs sociaux de la société civile. Les possibilités inédites de réseautage, de partage et de développement de liens offerts par ses différentes technologies, dont le Web social, aux usagers et internautes des quatre coins de la planète ont facilité l’émergence de nouvelles tendances de pratique, d’initiatives d’éducation relative à l’environnement et d’action écocitoyenne, notamment dans le but d’influencer les politiques publiques en environnement pour qu’elles privilégient la protection, la préservation et la résolution des problèmes socioécologiques et non la soumission aux projets de développement économique. Notre communication orale présentera une étude empirique sur l’engagement numérique par des militants environnementaux, dans le contexte des nouvelles tendances et pratiques écocitoyennes d’éducation contemporaine, de participation et d’action en ligne. Elle propose un aperçu de la réalité québécoise en matière d’engagement numérique pour l’environnement, entendu au sens d’un engagement via une participation en ligne, en intégrant une dimension jusque-là peu abordée par les recherches, celle du genre.
Désiré Konga Wanguwa, Chargé de cours, Université de Gbado-Lite – UNIGBA, RD du Congo
Le bassin de l’Ubangi au Nord-Ouest de la RD du Congo, a une position géostratégique en Afrique Centrale au regard de sa réserve considérable des ressources naturelles. Sa population avait une exploitation écologique et durable de ces ressources vers les années 1970. Elle se trouve aujourd’hui, désorientée, plongée dans une ignorance écologique des risques liés aux changements climatiques qui touchent le bassin. Or, la solution verticale (une solution qui exigerait des pays industrialisés de diminuer leurs pollutions et de financer les pays en développement en vue de faire face aux changements climatiques) ne suffit pas pour réduire la crise climatique actuelle. La population de la région est en train de polluer et d’exploiter la biodiversité d’une manière non durable et non écologique : elle pêche et chasse avec des plantes toxiques en vue d’attraper les poissons et tuer les animaux; elle coupe abusivement les arbres pour le prélèvement de certains produits forestiers non ligneux. C’est pourquoi la solution horizontale (une solution qui consisterait à conscientiser la population locale) serait avantageuse. En effet, pour faire face aux changements climatiques actuels, nous avons besoin des connaissances traditionnelles. Une recherche scientifique est indispensable en vue de développer un programme de formation de la population en éducation relative à l’environnement. Le savoir traditionnel dans le bassin peut être une source d’inspiration pour des mesures de sauvegarde de la nature et notamment d’atténuation des risques liés aux changements climatiques en Afrique et dans le monde entier.
Estelle P.Vannier, Doctorante en muséologie, médiation et patrimoine, UQAM
Cette communication s’intéressera à la manière dont les sites patrimoniaux présentent des contenus archéologiques à leurs visiteurs. La dimension de la culture et celle de la nature interagissent constamment; ils font partie de la même réalité patrimoniale et sont indissociables. Ainsi, l’éducation patrimoniale intègre à la fois la réalité culturelle et la réalité environnementale du site archéologique. Nous chercherons d’abord à décrire les différentes approches d’éducation non formelle (médiation et interprétation patrimoniales) et les stratégies (expositions, programmes, outils pédagogiques) adoptées à l’intention des visiteurs au sein d’équipements patrimoniaux spécifiques (sites archéologiques et musées de sites). Ensuite, nous identifierons les intentions pédagogiques soutenues par ces différentes approches et stratégies d’éducation non formelle au sein de sites patrimoniaux et de musées présentant des contenus archéologiques.
Communications axées sur l’objectif 5
Animation : Laurence Brière, Professeure associée, Centr’ERE, UQAM;
Félix Lebrun-Paré, étudiant-chercheur au Centr’ERE, Maîtrise en sciences de l’environnement, UQAM
Maia Morel, Ph.D. en arts plastiques et sciences de l’art, Ph.D. en éducation, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
« Les Terriens seraient-ils irrationnels, donc dangereux ? » se demandent des visiteurs intergalactiques dans une nouvelle d’Isaac Asimov. La réponse est évidente et l’impact de l’activité humaine sur l’environnement est bien réel. Empêcher la dégradation à l’échelle de la planète fait désormais partie du questionnement d’artistes visuels qui, nourrissant leur création de problèmes sociétaux, s’inspirent du concept d’art impliqué, « forme d’expression plastique qui aborde des problématiques d’ordre global, public ou communautaire, en suscitant chez le spectateur une prise d’attitude, de conscience, une réaction comportementale. Nous nous sommes intéressées aux potentialités éducatives d’oeuvres censées faire évoluer la sensibilité du public vis-à-vis des problèmes écologiques, et plus spécifiquement des rapports de l’individu à l’environnement. Nous présentons les résultats d’une étude exploratoire réalisée suite à l’intervention d’une artiste multidisciplinaire auprès de futurs enseignants du primaire à l’UQAT (Rouyn-Noranda). Les 21 participants ont d’abord été invités à effectuer un retour réflexif sur la pratique de l’artiste et, dans un sens plus large, sur le rôle de l’art dans la défense de la cause environnementale. Par la suite, le bilan d’une période de mise en situation a montré dans quelle mesure cette réflexion avait pu amener les participants à penser une transposition du potentiel éducatif de l’oeuvre dans le contexte de l’école.
Lila Benzid, Étudiante à la maîtrise en éducation, UQAM
Les Amis de la montagne, organisme à but non lucratif chargé de protéger et mettre en valeur le parc du Mont-Royal à Montréal, se sont intéressés au phénomène de « déficit nature » mis en lumière par des recherches récentes comme l’un des problèmes résultant de l’éducation des enfants en « vases clos ». Un tel déficit entraverait leur plein développement. En s’inspirant de l’approche des Forest Schools, l’équipe d’éducateur·trice·s en environnement des Amis de la montagne a souhaité diversifier l’offre éducative en y intégrant un programme d’activités en petit groupe tout au long de l’année, visant à renforcer chez les enfants, le lien d’attachement à la nature. En lien avec la prise de conscience écologique et au fondement de l’engagement écocitoyen, il s’agit de stimuler la création de liens affectifs à la nature, des liens d’ordre identitaire. Cette recherche-développement vise à concevoir et à expérimenter un projet pilote en ce sens et axé sur des avenues pédagogiques créatrices de liens socioécologiques. Au moyen d’une analyse qualitative de données issues des stratégies de l’observation participante, des groupes de discussion avec les éducateur·trice·s et des questionnaires destinés aux parents, nous avons pu mettre en lumière les apports positifs d’un tel programme d’activités en immersion dans la nature ainsi que confirmer les choix pédagogiques porteurs d’une connexion à la nature. Nous présenterons ici les apports et les enjeux de cette recherche-développement.
Balthazar Ngoy-Fiama Bitambile, Professeur, Centre recherche en Psychopédagogie de l’Université de Lubumbashi
Ernest Kabange Mukala, Professeur, Université de Lubumbashi
Pundu Mubemba, Professeur associé, Université de Lubumbashi
Anastasie Apetien, Assistante de Recherche et Doctorante en éducation, Université de Lubumbashi
Notre communication au Colloque du Centr’ERE organisé dans le cadre du 6e Forum de Planet’ERE envisage la comparaison des connaissances acquises par les étudiants des facultés des sciences « exactes » et ceux des sciences humaines au sujet de l’éducation relative à l’environnement et à l’écocitoyenneté à travers divers enseignements suivis à l’université, et ce pour vérifier l’hypothèse selon laquelle les étudiants en sciences exactes auraient plus des connaissances théoriques et pratiques sur l’éducation relative concernant l’environnement et l’écocitoyenneté par rapport à ceux des sciences humaines. Pour vérifier cette hypothèse, nous avons mené une enquête au moyen du questionnaire, de l’entretien semi-directif précédé par l’étude documentaire des programmes de cours des facultés concernées par la recherche. Nous prévoyons traiter les résultats de notre recherche exploratoire en cours, comprenant un échantillon de deux cents étudiants, par les tests statistiques de signification ainsi que par l’analyse de contenu qui sera appliquée aux données.
Animation : Carine Villemagne, Professeure, Université de Sherbrooke; Chercheure au Centr’ERE
Joy Toupet, Doctorante en géographie sociale, Université Rennes 2, France
Le décalage existant entre la mobilisation populaire attendue autour des politiques publiques éco-orientées basées sur le volontariat et ce qui se réalise effectivement est une difficulté régulièrement soulevée par leurs opérateurs. Un des objectifs de l’Éducation à l’Environnement est de faciliter l’engagement des acteurs sociaux dans la mise en oeuvre de ces dispositifs, afin de les rendre plus efficients. C’est pour comprendre le processus par lequel la construction de l’adhésion collective autour des normes environnementales se réalise qu’une recherche doctorale en géographie sociale a été entreprise à partir d’une enquête qualitative sur l’action d’un réseau associatif localisé dans le Pays de Morlaix (Bretagne, France), aujourd’hui labellisé Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement. L’analyse, sur quatre décennies (1974-2014), de l’évolution sociohistorique du réseau montre l’influence de son héritage culturel - fondé sur des pratiques d’Éducation populaire et d’animation socioculturelle - dans son action environnementale locale actuelle. Si la mobilisation de cet héritage lui permet de produire une action originale de coopération et de dialogue territorial, elle ne suffit pas à réussir seule l’adhésion locale aux dispositifs nationaux. Cette recherche montre que l’enrôlement des acteurs (élus, habitants) dans un programme de préservation de la biodiversité repose davantage sur la traduction et le déplacement de conceptions écologiques techniques et scientifiques dans d’autres référentiels cognitifs, ancrés dans le quotidien et l’expérience sensible des individus. Ce travail, tout en répondant aux attentes des réseaux locaux d’Éducation à l’Environnement, ouvre ainsi des perspectives de recherche pour comprendre les ressorts de la territorialisation de la soft law environnementale (forme de loi « non contraignante » ou « incitative »).
Michel T. Léger, Professeur, Département d’enseignement au primaire et de psychopédagogie, Université de Moncton; Chercheur au Centr’ERE
Nous savons que les activités humaines comme l’utilisation intensive de l’automobile et l’usage excessif d’électricité contribuent aux problèmes environnementaux, notamment au changement climatique. Or, intégrer des modes de vie plus écologiques représente, pour grand nombre d’entre nous, un défi quotidien difficile à surmonter. Cette recherche explore la mise en place d’une écocitoyenneté familiale en se penchant sur les concepts de transition écologique, d’écodéveloppement et de communauté de pratique. Nous cherchons particulièrement à comprendre le rôle potentiel des médias sociaux, notamment Facebook, dans la création d’une communauté de pratique écologique pour agir collectivement conter le changement climatique. Il s’agit de conjuguer compétences environnementales et compétences numériques. Bref, nous voulons savoir comment les réseaux sociaux peuvent contribuer au développement d’une écocitoyenneté familiale. À partir d’un devis méthodologique mixte, nous avons suivi 14 familles participantes qui ont fait partie d’un groupe privé Facebook visant à réduire leur consommation d’électricité à la maison pendant 4 mois. Les activités en ligne des familles participantes sont décrites et nous nous servons des factures d’électricité mensuelles comme indicateur de succès, comparant les kilowatts/heure utilisés pour les mois de l’étude avec ceux de l’an dernier. Enfin, nous rapportons les données qualitatives issues d’entrevues semi-structurées menées auprès de chaque famille.
Marc-André Guertin, Doctorant en sciences de l’environnement, UQAM
L’aménagement du territoire à l’échelle municipale est complexe parce qu’elle est liée à des enjeux écologiques et sociaux. Les problèmes socioécologiques se manifestent à différentes échelles et interpellent des citoyens et des élus locaux, régionaux, provinciaux et fédéraux. Les élus locaux deviennent ainsi protagonistes des processus décisionnels menant à l’aménagement du territoire ainsi qu’à la préservation des écosystèmes. Par ailleurs, peu de recherches portent sur les représentations de l’environnement et des enjeux socioécologiques, ainsi que sur la formation relative à l’environnement des élus locaux. Cette présentation fera état d’une exploration préliminaire de la problématique interdisciplinaire de la formation des élus municipaux à l’environnement. Les thèmes abordés seront la formation à l’environnement et plus spécifiquement auprès d’apprenants adultes, le cadre formel, informel et non formel de la formation des élus locaux au Québec, la recherche qualitative en ERE auprès d’élite comme les élus municipaux et certaines observations relatives à l’action éducative auprès de décideurs en environnement. La présentation servira à présenter un projet de recherche-développement devant mener à l’élaboration de stratégies de formation des élus municipaux à l’environnement et à l’aménagement du territoire.
Animation : Laurence Brière, Professeure associée, Centr’ERE, UQAM; Félix Lebrun-Paré, étudiant-chercheur au Centr’ERE, Maîtrise en sciences de l’environnement, UQAM
Élise Tousignant, directrice du Centre d’étude en responsabilité sociale et écocitoyenneté associé au Collège de Rosemont (CÉRSÉ)
Valérie Demers, chercheure, Centre d’étude en responsabilité sociale et écocitoyenneté - CÉRSÉ, Collège de Rosemont
En 2016, le Centre d’étude en responsabilité sociale et écocitoyenneté a livré les résultats de l’événement de mobilisation de connaissances : Qu’est-ce que l’écocitoyenneté nous amène à être et à faire ? En rassemblant citoyens, organismes communautaires, chercheurs, étudiants et arrondissements, l’objectif était de faire l’état des lieux en ce qui a trait au terme polysémique d’écocitoyenneté. La méthodologie des conversations impulsées, développée par le CÉRSÉ, a permis de rassembler des interlocuteurs détenant d’une part, des savoirs spécifiques sur l’écocitoyenneté et d’autre part, d’autres types de savoirs, dont les savoirs citoyens. Les échanges se sont déployés autour de quatre questions abordant le concept d’écocitoyenneté, son aspect politique et territorial, son esthétique et sa validité paradigmatique. Cet événement a permis une collecte d’information traduisant les perceptions d’acteurs diversifiées. D’une part, nous avons été en mesure d’observer le caractère définitoire de l’engagement social (justice sociale, désir de changement, rôle politique et création des liens) et d’autre part, un souci marqué de l’espace vécu (sentiment d’appartenance à son milieu, espace comme milieu de vie, esthétique de la non-homogénéite, ancrage spatial et réappropriation de l’espace). Dans le cadre de cette communication, nous tenterons d’esquisser une carte mentale des résultats de cette activité.
Animation : Laurence Brière, Professeure associée au Centr’ERE, UQAM
Geneviève Rajotte Sauriol, Maîtrise en environnement, Consultante en communication environnementale
Le déclin des abeilles fait les gros titres dans les médias depuis maintenant une dizaine d’années au Québec et ailleurs dans le monde. En 2014, un important rapport d’un groupe international de scientifiques confirmait le lien entre cette hécatombe et les néonicotinoïdes, une famille de pesticides systémiques utilisée de manière quasi systématique dans certaines grandes cultures. Face à un enjeu environnemental de la sorte, de quelle manière les citoyens sont-ils informés? Quel rôle les médias et les groupes d’intérêt jouent-ils dans l’éducation citoyenne? Une centaine d’articles de journaux, ainsi que les communications d’une organisation environnementale et d’un regroupement de l’industrie agroalimentaire ont été analysés afin d’en dégager les messages.
Maryse Boisvert, Enseignante au primaire
Le trouble du déficit de nature fait maintenant partie du langage usuel pour décrire une génération privée de la nature, rivée aux écrans et ayant développé des troubles du comportement. Or, même si ce constat est établi depuis plusieurs années, peu de moyens ont été entrepris en milieu scolaire pour rapprocher les jeunes de la nature. L’auteure, enseignante depuis 17 ans, témoigne de son processus de recherche en développement écopédagogique à l’école primaire. Entre autres recommandations, elle identifie quatre axes à privilégier auprès des enfants, qui selon les recherches retenues, développent un attachement sain, résilient et engagé entre les enfants et la nature qui les entoure : susciter l’émerveillement pour développer de l’empathie envers toutes formes de vie, nourrir la curiosité pour stimuler l’apprentissage et l’attachement, ouvrir les connaissances pour rendre l’invisible visible, guider la conscientisation pour intégrer les conséquences et les bienfaits des gestes posés. Dans cette démarche, la nature est abordée comme étant un endroit où vivre, où s’amuser et observer la vie plutôt qu’étant un problème à résoudre. L’auteure souhaite discuter de cette approche en éducation relative à l’environnement au regard du potentiel de développement de cette écophilosophie éducative auprès d’autres classes, écoles ou commissions scolaires.
Animation : Isabel Orellana, Département de didactique, Centr’ERE, UQAM
Émilie Boulay, Étudiante à la maîtrise en sciences de l’environnement, UQAM
En dépit des grands enjeux sociaux et environnementaux auxquels sont confrontées nos sociétés contemporaines, la plupart des institutions d’enseignement souffrent d’un manque déplorable d’éducation relative à l’environnement et à l’écocitoyenneté (ERE.E). Le niveau collégial n’y fait pas exception, alors qu’il constitue un milieu particulièrement pertinent pour discuter de citoyenneté et d’engagement. En regard à cette situation, notre recherche-développement vise à contribuer au développement du champ théorique et pratique de l’ERE.E au collégial, en élaborant un programme permettant d’enrichir le curriculum collégial de sciences de la nature par l’apport d’une dimension environnementale et écocitoyenne. Une telle formation devrait s’inspirer des courants naturaliste et critique de l’ERE, en intégrant des approches expérientielle, interdisciplinaire, dialogique et réflexive. La méthodologie de cette recherche consiste à développer, expérimenter et valider le programme dans une dynamique de travail collaboratif avec des praticiennes du milieu. Cette communication aura pour but de poser d’abord un regard sur l’état de la recherche en ERE au collégial pour ensuite présenter les résultats de notre recherche réalisée au sein d’un cours de biologie de niveau collégial. Finalement, il s’agira aussi de présenter l’atteinte des objectifs d’apprentissage, ainsi que les enjeux, les avantages et les limites qu’ont posés le développement et la réalisation du projet.
Élisabeth Lefebvre, Étudiante à la maîtrise en géographie, UQAM
Éric Mottet, Professeur, Département de géographie, UQAM
Les récentes mesures prises par la nouvelle administration de Donald Trump montrent l’importance de bien préparer les jeunes à faire face aux enjeux environnementaux. Pour plusieurs, les changements climatiques doivent être considérés dans l’éducation environnementale en général. Pourtant, à l’école secondaire québécoise, ce sujet se retrouve dans plusieurs matières, sans nécessairement être abordé dans une perspective d’éducation relative à l’environnement. A cet effet, nous nous sommes intéressés aux représentations des changements climatiques chez les futurs enseignants du secondaire au Québec. Nous avons tenté de déterminer l’importance de ce sujet pour eux et leur désir de l’inclure dans leur enseignement. Puisque ce sont ces futurs enseignants qui seront chargés de former les citoyens de demain à faire face à ces enjeux environnementaux, il semble essentiel de mieux comprendre leur position à l’égard de cette question.
Mamadou Bhoye Bah, Ph.D. en éducation, UQAM
Cette communication traitera des enjeux socio-politiques tels que perçus par vingt et un étudiants du programme de Master en sciences de l’environnement du Centre d’étude et de recherche en environnement (CERE) de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, durant la dynamique de mise en oeuvre de l’apprentissage par problèmes (APP) dans le cadre d’un cours d’éducation relative à l’environnement (ERE). Échelonnée sur cinq mois (de janvier à mai 2011), cette mise en oeuvre visait le développement de compétences associées au champ de l’ERE chez ces étudiants. Les enjeux socio-politiques de la dynamique de mise en oeuvre de l’APP sont présentés et discutés afin de dégager des avenues à explorer pour le développement de compétences associées au champ de l’ERE chez ces étudiants.
Animation : Jérôme Lafitte, Doctorant en cotutelle en éducation, Centr’ERE-UQAM, et en géographie, Laboratoire Géode-Cnrs, Université Toulouse 2 Jean Jaurès
Vincent Bouchard-Valentine, Professeur, Département de musique, Centr’ERE, UQAM
Laurence Brière, Professeure associée, Centr’ERE, UQAM
Isabel Orellana, Professeure, Département de didactique, Centr’ERE, UQAM
Carine Villemagne, Professeure, Faculté d’éducation, Université de Sherbrooke; Membre du Centr’ERE, UQAM
Bar à bouffe
Hommage à la professeure Maritza Torres Carrasco, Universidad Distrital de Bogota, Colombie, à titre de chercheure émérite au Centr’ERE
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